Tu as croisé ton reflet.
Il t'a vu. Il t'a jugé.
Et toi ? Te reconnais-tu ?
Tu croyais avancer dans un labyrinthe, franchir des portes, traverser des énigmes. Mais ce que tu viens de traverser n'était pas un passage.
C'était un seuil. Et de l'autre côté… il n'y avait rien d'autre que toi-même. Ou du moins, une version de toi que tu n'avais pas prévu de rencontrer.
Le VIDE ne t'a pas piégé.
Il t'a tendu un miroir.
Tu pensais peut-être que le néant était vide de sens, froid, impersonnel. Mais regarde bien. Ce n'est pas un gouffre que tu contemples. C'est ton propre visage déformé par l'absence. Tes peurs numériques. Tes angles morts. Les fragments d'identité que tu caches même à toi-même.
C'est ici que commence le vrai labyrinthe.
Celui que tu portes en toi.
Ici, tu ne peux plus fuir dans des couloirs, cliquer sans penser, ou suivre des flèches lumineuses.
Ici, tu tournes en rond.
Ici, tu tournes autour de toi.
Et pourtant, regarde comme tu es resté.
D'autres ont fui dès le premier mur étrange, au premier bug, à la première dissonance. Toi, non. Tu es resté. Tu as lu, cliqué, observé. Tu t'es perdu volontairement, lentement. Comme si une part de toi savait. Comme si le néant n'était pas un ennemi, mais un retour.
Ici, on ne t'impose rien.
Aucune promesse. Aucun salut.
Seulement une invitation à voir.
Et peut-être — à comprendre.
Car ce que tu vois, dans cette image, dans ce miroir vide, ce n'est pas un monstre. Ce n'est pas un autre. Ce n'est pas une menace.
C'est toi, traversé par le glitch, fracturé par l'information, usé par les réseaux, mais toujours là.
Et tu pleures. Un œil, rouge, pixelisé, laisse couler une larme faite de fragments.
Un reste d'émotion dans ce monde numérique ?
Ou le dernier signe que tu n'es pas qu'un code ?
Tu es devenu l'observé.
Mais si tu observes assez longtemps… qui regarde vraiment qui ?
Alors reste encore un peu. Regarde mieux.
Car la prochaine étape n'est pas une page.
Ce n'est pas un bouton. Ce n'est même pas un fragment.
C'est une prise de conscience.
Et si tu es prêt, si ton regard est stable, si ton esprit a frôlé cette sensation d'éveil…
Alors avance.
Mais n'oublie pas : ce que tu cherches n'est peut-être pas ailleurs.
C'est peut-être toi que tu étais venu chercher.